Monday, 9 February 2015

Affaire Navin Ramgoolam: son épouse Veena débarque aux Casernes

Veena Ramgoolam est arrivée aux Casernes centrales à 13 heures ce lundi 9 février dans le cadre de l’enquête sur son époux, sur qui pèse une charge provisoire de blanchiment d’argent.
Etait-elle au courant de toutes les transactions de Navin Ramgoolam ? Et de la présence des deux coffres-forts et deux valises remplis de billets retrouvés à son domicile, à Riverwalk ? Ce sont probablement les questions auxquelles devra répondre Veena Ramgoolam. L’épouse de l’ancien Premier ministre est arrivée aux Casernes centrales à 13 heures, ce lundi 9 février. 
 
Après la perquisition à son domicile à Riverwalk, qui avait permis de mettre la main sur ces deux coffres, l’ancien Premier ministre avait affirmé que les codes d’accès étaient en possession de son épouse. La police avait découvert près de Rs 3 millions en devises étrangères au cours de cette perquisition. Une charge provisoire de blanchiment d’argent avait ainsi retenue contre le leader du Parti travailliste qui est déjà provisoirement accusé de complot dans l’affaire Roches-Noires.
 
Il a, d’ailleurs, comparu en cour de Curepipe et de Mapou aujourd’hui. Il a répondu à deux accusations provisoires et mais a aussi régler le montant des cautions fixées lors de sa comparution à la Bail and Remand Court samedi.
 

Sunday, 8 February 2015

Coffres-forts de Navin Ramgoolam : la police compte les billets de banque


LNavin Ramgoolam arrivant aux casernes centrales vers 10 heurese premier coffre-fort de Navin Ramgoolam a été ouvert à 11 h 45 dimanche 8 février dans les locaux du Central CID aux casernes centrales en présence de Mes Yousuf Mohamed et Gavin Glover.
Plusieurs billets de Rs 2 000, de Rs 1 000 et de Rs 500, et en devises étrangères ont été retrouvés dans le premier coffre-fort de Navin Ramgoolam. On ignore pour l’heure le montant total, indique notre journaliste Aurélie Auguste qui intervenait sur Radio Plus à 13 h 24.

Navin Ramgoolam est arrivé dans les locaux du Central CID vers 10 heures pour donner les codes secrets des deux coffres-forts et deux valises saisis à son domicile à Riverwalk, Vacoas, dans la nuit du 6 au 7 février lors d’une perquisition.

L’exercice, mené par les enquêteurs du Central CID, se déroule en présence de Navin Ramgoolam et de ses avocats Yousuf Mohamed et Gavin Glover, du First Deputy Director de la Banque de Maurice (BoM) Yandraduth Googoolye, du directeur de l’Icac Lutchmyparsad Aujayeb et des officiers de la Mauritius Revenue Authority (MRA).

À 14 heures : Les enquêteurs du Central CID inspectent toujours le premier coffre-fort de Navin Ramgoolam et comptent les liasses de billets de Rs 2 000, de Rs 1 000 et Rs 500, et de dollars et livres sterling. Aucune indication pour l’heure de la somme découverte.

Me Yousuf Mohamed, un des deux avocats de Navin Ramgoolam avec Me Gavin Glover, indique que l’exercice sera long et ne pourra prendre fin aujourd’hui, indique notre journaliste Aurélie Auguste.

À 15 heures : Yousuf Mohamed, un des trois avocats de Navin Ramgoolam avec Gavin Glover et Raj Pentiah, a quitté les locaux du Central CID aux casernes centrales, parce qu’il a « trop de billets » ; précisant qu’il reviendra plus tard, indique notre journaliste Aurélie Auguste.

Les enquêteurs du Central CID comptent toujours les liasses de billets de Rs 2 000, de Rs 1 000 et Rs 500, et de dollars et livres sterling. Aucune indication pour l’heure de la somme découverte dans le premier coffre-fort de Navin Ramgoolam.

À 17 heures : Les enquêteurs du Central CID ont décidé d’arrêter de compter les liasses de billets de Rs 2 000 et Rs 500, et de dollars et livres sterling, retrouvées dans les deux coffres-forts et deux valises de Navin Ramgoolam.

Cette décision fait suite à une requête des avocats de Navin Ramgoolam, dont Raj Pentiah qui explique sur Radio Plus que « tout le monde est épuisé » ; précisant que Navin Ramgoolam reste quelqu’un de « très fort dans la tête ». Une requête acceptée par les enquêteurs du Central CID.

L’exercice qui consiste à compter les billets de banque retrouvés dans les deux coffres-forts et deux valises de Navin Ramgoolam pourrait se poursuivre lundi 9 février, indique notre journaliste Cédric Ramasawmy.

Aucune indication pour l’heure de la somme découverte.

Nous y reviendrons.

Sunday, 1 February 2015

Mauritian Girl Power Nous sommes allés à la rencontre de trois jeunes femmes qui vont faire parler d’elles dans les jours et les semaines qui viennent. Koze fam !


Dans le petit monde artistique d’Ariane Barnes


Elle a plusieurs vies. Ou plutôt plusieurs cordes à son arc. Et c’est le cas de le dire, car Ariane Barnes – la fille du psychologue Kurt Barnes – est artiste jusqu’au bout des ongles. Née à Londres et élevée à la fois à Maurice et en Angleterre, Ariane, qui est trilingue, a toujours été fière de ses racines. Celle qui est aujourd’hui actrice – diplômée d’une grande école anglaise –, chanteuse et chorégraphe professionnelle, maîtrise parfaitement l’anglais, le français et le créole mauricien.

Voilà quelque temps déjà que la jeune femme trace son chemin. Son expérience de comédienne l’a amenée à travailler pour des pièces comme celles de Shakespeare et Gorky, Dostoïevsky, sans oublier des participations à quelques projets de films. En tant que chanteuse, la passionnée qu’elle est a une tessiture de voix comparable à celle d’une mezzo-soprano, mais ses aptitudes lui permettent aussi d’évoluer dans plusieurs registres : soul, gospel, folk rock, pop et jazz, entre autres.

Ainsi, Ariane a été, à tour de rôle, chanteuse principale dans un groupe ou encore choriste à plusieurs occasions. Son amour pour tout ce qui touche à l’artistique lui a permis de vivre beaucoup de belles choses. De nature fonceuse, Ariane a d’ailleurs évolué au sein d’un groupe mauricien, Dawn, quand elle avait 14 ans. Celui-ci animait dans des clubs et des mariages.

Étant une amoureuse des voyages et aimant s’enrichir des différentes cultures et des langues, la jeune femme a également eu l’occasion de faire des doublages pour des productions diverses. Elle vient de terminer une démo qu’elle invite à découvrir sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=mnE5aMZRLk4. Ainsi, vous plongerez dans son petit monde artistique.








Lady Whitney : Inconnue, mais pas trop


À 17 ans, elle était peut-être la seule représentante féminine du mouvement ragga dancehall. Bien des années plus tard, Whitney Berthelot, que l’on connaît plus sous le nom de Lady Whitney, n’a toujours pas dit son dernier mot et croque la vie, musicale ou pas, à pleines dents. Actuellement en pleine préparation d’un BA en communication, mère d’une petite Wanika, âgée d’un an et demi, elle n’a pas pour autant mis de côté la musique ! Elle travaille actuellement sur son premier album, produit par Bruno Raya, et sera présente sur scène le 14 février pour le Bal Célibataire 3, au Domaine du Moulin, à Petit-Raffray, aux côtés de Nas T Black, Jasmine Toulouse, Clarel Armelle et le docteur Boyzini.

En attendant, notre interlocutrice parle du chemin parcouru : «Oui, j’ai beaucoup changé, que ce soit personnellement ou musicalement. Avant, j’étais une personne très rebelle, je voulais vraiment percer, c’était très juvénile. Mais maintenant, je suis une personne plus épanouie, plus mature, plus réfléchie. Et cela va s’entendre sur mon album. Je ne vais pas trop en dire quand même, mais il y aura un petit avant-goût le 14 février», souligne l’habitante de Vallée-des-Prêtres.

Celle qui a débuté en chantant dans des fancy-fairs devrait présenter une chanson intitulée African Steps, accompagnée d’une chorégraphie – le tournage du clip de ce titre se tiendra d’ailleurs aujourd’hui. Mais pour l’heure, elle préfère garder le mystère sur son premier disque qu’elle annonce comme «varié» : «Encore une fois, je ne vais pas vous en dire plus !» Patience donc.

Les billets pour le Bal Célibataire 3 sont déjà en vente à Rs 275 aux endroits suivants : New Harbour Music et Dany Music à Port-Louis, Deejay Music à Rose-Hill, Metro Music à Grand-Baie, Raja Music à Flacq, et Restaurant Brigitte à Sainte-Croix.  Le jour du bal, les billets seront en vente à Rs 300.

Dress code : bleu et blanc OBLIGATOIRE ; vous paierez Rs 50 de plus si vous ne portez pas ces couleurs.



 



Emmelyne Marimootoo : Roulez jeunesse !



Guitare, chant, danse… Tout ça l’intéresse. Mais en ce moment, on connaît plus Emmelyne Marimootoo, 20 ans, comme celle qui est devant un micro, souvent avec une guitare, lors de nombreuses soirées. Une artiste qui monte lentement, mais sûrement, puisqu’on la verra pas moins de deux fois sur scène en ce début d’année.

Elle nous inondera de sa fraîcheur le 31 janvier lors de la soirée One Man Show’s – Groovin’ up North au Azallé Lounge Club de Grand-Baie, où elle sera aux côtés de Skizofan le Balafré, Hans Nayna, Sébastien Margéot, Vincent Brasse et Yoan Catherine. La demoiselle nous donne aussi rendez-vous le 8 février, au Kenzi Bar, à Flic-en-Flac, de 17 heures à 21 heures. Ce jour-là, elle sera en duo avec Manu Desroches.

En attendant ces moments musicaux, on aimerait bien savoir qui se cache derrière ce petit air pétillant. «Je suis une fille qui aime beaucoup les voyages, la nature et, surtout, les arts. Je m’intéresse un peu à tout ce qui a trait à cela. J’ai commencé la danse vers l’âge de 7 ans, j’ai touché un peu au théâtre aussi. Ensuite, je suis montée sur scène pour chanter pour la première fois à environ 12 ans, quand j’étais en Form I au collège Gaëtan Raynal, avec une reprise de More than words», confie la jeune femme qui aime un peu tous les genres de musique.

À partir de ce jour, elle apprend à mieux connaître la scène et prend davantage goût à la musique. Elle cherche à se perfectionner encore plus au maniement de la guitare (même si elle avoue qu’elle a «encore beaucoup à apprendre de ce côté-là) et monte même, plus tard, un groupe avec des potes : Wild Connection. Groupe qui l’accompagne d’ailleurs lors de ses nombreuses sorties : au Zoo Bar, au Big Willy’s, à la maison Eureka, entre autres. Bref, Emmelyne Marimootoo – c’est la cousine du chanteur Dave Dario –, jeune, fraîche et talentueuse, se fait rapidement un nom.

Mais pour son premier disque, il faudra attendre : «C’est un projet, un rêve que j’aimerais bien voir se concrétiser, mais pour le moment, il y a beaucoup à faire au niveau de mes propres compositions. D’ailleurs, je ne pense même pas qu’elles soient assez prêtes pour que je les chante lors des prochaines soirées.»

Patience donc, si vous voulez connaître le monde musical plus intime de la chanteuse. En attendant, vous pourrez toujours aller découvrir son talent vocal à Grand-Baie et Flic-en-Flac très prochainement.

Friday, 30 January 2015

Affaire Roches-Noires

Anand Kumar Ramdhony, Louis Claude Drapcand et Jacques Bigaignon sont décédés dans des circonstances tragiques.
Ils sont tous liés de près ou de loin à l’affaire Roches-Noires et sont décédés dans les jours ou les années suivant l’éclosion de celle-ci. Anand Kumar Ramdhony est mort en cellule policière il y a trois ans, son présumé complice Jacques Bigaignon a rendu l’âme en 2014 et Louis Claude Drapcand, le vigile en poste au bungalow de Navin Ramgoolam le soir du cambriolage, est décédé en 2013. Alors que l’enquête a été rouverte, leurs proches respectifs ne peuvent s’empêcher de se demander si ces décès ont à voir, d’une façon ou d’une autre, avec cette saga qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.


Le chagrin, les doutes, l’incrédulité. Autant de sentiments qui envahissent les proches d’Anand Kumar Ramdhony, Jacques Bigaignon et Louis Claude Drapcand quand ils entendent parler de l’affaire Roches-Noires. Car ces trois hommes qui ont tous un lien, même lointain ou non avéré, avec cette histoire, sont aujourd’hui décédés. Le premier par pendaison en cellule policière «dans des conditions douteuses» et les deux autres de maladie, l’un d’une cirrhose du foie, l’autre de complications dues à une forte tension artérielle. Toutefois, leur entourage ne peut s’empêcher de se demander si leur mort a un lien quelconque avec cette saga qui revient dans l’actualité avec la réouverture de l’enquête autour du cambriolage au campement de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam à Roches-Noires en 2011.

Les arrestations et interrogations s’enchaînent aux Casernes centrales dans le cadre de cette saga et bientôt, ce sera au tour de l’ancien chef du gouvernement de venir s’expliquer sur toute cette affaire où il y aurait eu complot pour pervertir le cours de l’enquête policière. Car alors que les différentes dépositions de ces derniers jours tendent à démontrer que Navin Ramgoolam était sur place au moment du vol d’une montre Rolex et d’une somme de Rs 20 000 à son bungalow, la déclaration initiale, faite par son bon ami Rakesh Gooljaury à l’époque, indique que c’est ce dernier qui était sur place à ce moment-là et que le Premier ministre était absent des lieux. Selon Gooljaury, c’est l’ex-PM qui lui aurait demandé de faire cette fausse déclaration.


 
Les enfants d’Anand Kumar Ramdhony commencent à voir une lumière au bout du tunnel.

À mesure que les enquêteurs tentent de démêler cet écheveau, les proches d’Anand Kumar Ramdhony, de Jacques Bigaignon et de Louis Claude Drapcand espèrent que toute la vérité éclatera enfin. Cela va faire bientôt quatre ans que Kevin Ramdhony, 24 ans, attend de savoir ce qui est arrivé à son père Anand Kumar Ramdhony. Ce dernier, un habitant de Plaine-des-Papayes, avait été arrêté en juillet 2011 pour possession d’une montre volée à une habitante de la NHDC de l’endroit, valant Rs 7 000. Mais le lendemain, il a été retrouvé pendu dans sa cellule dans des circonstances qui restent troubles, à en croire Kevin Ramdhony. Plus tard, des gens, notamment ceux de l’opposition, ont commencé à faire le lien entre Anand Kumar Ramdhony et le vol de la Rolex au bungalow de Navin Ramgoolam. Ce qui rendait la mort de celui-ci en cellule encore plus douteuse. «Mon frère, mes deux sœurs et moi sommes toujours dans le flou concernant le décès de notre père, car il y a plusieurs faits troublants. D’abord, il y a eu différentes versions concernant l’heure de sa mort. Au début, les policiers disaient qu’il s’était pendu vers 2 heures, ensuite à 3 heures et finalement à 4h45. De plus, comment quelqu’un qui est en détention dans un poste de police peut-il déchirer le fourreau de son matelas, fabriquer une corde et se pendre sans faire de bruit. Nous voulons aussi savoir comment une personne peut se pendre à genoux», s’interroge Kevin, se faisant le porte-parole de Veneeta, 26 ans, Priyanka, 19 ans, et Vicky, 25 ans, employé sur un bateau de croisière.

«Rendre justice»

Depuis la mort de leur père, la vie de ces enfants est devenue un vrai cauchemar qui a atteint son apogée à la mort de leur mère Rita Devi en janvier 2013. «Notre mère est décédée après avoir été rongée par un cancer dû au stress causé par toute cette histoire. Elle n’a jamais digéré la mort de mon père et a toujours crié haut et fort qu’il ne s’était pas suicidé. Elle s’est battue jusqu’à la fin pour connaître la vérité. Se akoz sa case la mem ki nu mama inn mor. Depuis le décès de nos parents, notre famille n’est plus la même», confie le jeune homme.

La réouverture de l’enquête sur l’affaire Roches-Noires, dit-il, est une très bonne chose, car son frère, ses sœurs et lui pensaient qu’elle allait être classée. «Notre père et notre mère sont morts dans la souffrance. Il faut leur rendre justice. J’ai appris que le CCID s’intéressent de près à la mort de mon père. Deux policiers, en poste au moment des faits, ont été interrogés hier (Ndlr : le vendredi 16 janvier). Nous espérons que justice sera faite cette fois», assène Kevin.

Tout comme lui, Pamela Drapcand, 62 ans, espère avoir des réponses à ses nombreuses interrogations avec la réouverture de l’enquête policière sur l’affaire Roches-Noires. Son mari Louis Claude Drapcand, un vigile, était en poste au bungalow de Navin Ramgoolam à Roches-Noires au moment du cambriolage le 3 juillet 2011 et il aurait été la première personne à dire officiellement à la police, à l’époque, que ce dernier était bel et bien présent sur les lieux à ce moment-là. Il est décédé le
1er novembre 2013 suite à des complications dues à une forte tension artérielle. Mais l’épouse de cet ex-employé de Brinks, qui totalisait 18 ans de service, est convaincue que c’est toute cette affaire qui aurait affecté sa santé.

 
Pamela Drapcand explique que le moral de son époux a pris un sérieux coup après l’histoire du vol au bungalow de Navin Ramgoolam.

Selon Pamela Drapcand, son mari avait subi des pressions pour garder le silence sur ce qu’il savait de ce cambriolage. Peu après, cet habitant de Cité EDC à Caroline avait également été muté. Son épouse avance que son comportement avait drastiquement changé après ce 3 juillet 2011 fatidique : «Mo panse sa case Ros Nwar la mem kinn fatig mo mari. Il était de nature réservée et ne parlait jamais de son travail. On savait juste qu’il était en poste à Roches-Noires. Mais après son transfert, il est devenu encore plus renfermé. Il a commencé à boire beaucoup, dans les boutiques du coin et à la maison. On se doutait que quelque chose de grave s’était passée dans son travail. Nous n’avons jamais su ce qui s’était réellement passé. Il était très stressé. Il digérait très mal cette situation mais n’en parlait pas. Ce n’est que lorsque la police a interpellé mon neveu qu’on a su qu’un vol avait été commis dans le bungalow de Navin Ramgoolam.»

Le neveu en question est un dénommé Rajiv Jugroo. La police avait interpellé et interrogé ce maçon car il avait passé un appel à son oncle sur son portable, le soir du vol. Sylvain Matoka, le gendre de Louis Claude Drapcand, raconte : «Linn dir nu ki la polis ti krwar mo boper ti konplis ek li dan sa case vol la. A vre dir, li ti telefonn mo boper pu enn lot zafer aswar la, enn frizider ki enn ti vann ek lot. La polis inn larg li parski so alibi ti solid. Ziska zordi Rajiv tromatize kan koz la polis ek case Ros Nwar ar li. Li sove ek li pale koz sa zafer la ditou.»

Le seul fait d’entendre le mot Roches-Noires donne également des frissons aux proches de Jacques Bigaignon, celui-là même qui avait incriminé Anand Kumar Ramdhony pour recel de la montre qu’il avait lui-même volée à son épouse. Toutefois, son entourage ignore comment le vol de la montre de Mme Bigaignon, une Westar, peut avoir un lien avec celui de la Rolex emportée au bungalow de Navin Ramgoolam. Il ne comprend pas non plus pourquoi Jacques Bigaignon a impliqué Anand Kumar Ramdhony. «Kifer Jacques inn ris Anand dan sa case la. Ziska ler mo pa konpran sa. Nu mari tris pu li ek so fami. Nu pa truv Jacques pe donn Anand sa mont la. Se domaz pu li ek so fami», déclare un proche de Jacques Bigaignon.

L’épouse de Jacques Bigaignon, qui travaillait dans un hôtel du littoral Nord, avait reçu la montre qui lui a été volée par la suite en cadeau d’un couple étranger qui était en vacances à Maurice en juillet 1999. Peu après avoir constaté sa disparition, elle avait porté plainte à la police pour dénoncer son époux qui avait des antécédents.

Arrêté, cet ancien taximan est passé aux aveux et a passé plusieurs nuits en cellule policière avant de retrouver la liberté sous caution. Dans le passé, Jacques Bigaignon, âgé de 46 ans à sa mort, avait déjà volé plusieurs bijoux appartenant à son épouse et à sa fille qu’ils ont ensemble. Des objets que la mère et la fille récupéraient ensuite chez des marchands de légumes du coin à qui il les avait refilés pour avoir des sous pour picoler. Après son arrestation pour le vol de la montre de sa femme, Jacques Bigaignon a déclaré aux enquêteurs qu’il l’avait vendue à Anand Kumar Ramdhony, un de ses amis de beuverie.

«Empoisonnement»

Mais Jacques Bigaignon n’est plus de ce monde pour aider les enquêteurs à y voir plus clair dans toute cette affaire. Il est décédé d’une cirrhose du foie, le 29 octobre 2014, après deux jours à l’hôpital du Nord. Son certificat de décès en fait d’ailleurs mention. Mais certains ne peuvent s’empêcher de s’interroger et de supputer. Des mauvaises langues laissent entendre qu’il a peut-être développé une cirrhose après avoir été empoisonné alors qu’il buvait dans une boutique de sa localité. Mais connaissant ses mauvaises habitudes, ses proches sont, eux, d’avis qu’il se serait plutôt intoxiqué en prenant des médicaments avec de l’alcool. Lorsqu’il avait été admis à l’hôpital deux jours avant sa mort, souffrant de diarrhées aiguës, le personnel soignant avait d’ailleurs pris note qu’il était sous l’influence de l’alcool.

Selon une proche de Jacques Bigaignon, ce dernier avait été trouvé coupable du vol de la montre de sa femme, mais n’avait été condamné à aucune amende ni peine d’emprisonnement dans la mesure où l’accusé et la victime vivaient sous le même toit. Le couple, qui n’était pas en bons termes, vivait séparément, mais dans la même maison.

Après leur arrestation dans l’affaire du vol, Jacques Bigaignon et Anand Kumar Ramdhony se sont retrouvés en cellule au poste de police de Rivière-du-Rempart en même temps. Le premier avait déclaré que le second n’arrêtait pas de faire le va-et-vient aux toilettes dans la nuit du 29 au 30 juillet, durant laquelle il se serait donné la mort. Il a toujours raconté qu’il avait entendu du bruit ce soir-là, émanant de la cellule de son ami, avant que son corps ne soit découvert le lendemain matin.

Mais comment faire le lien entre cette affaire de vol de montre et le cambriolage de Roches-Noires ? «Peut-être que le lien entre les deux affaires est le patronyme de Jacques : Bigaignon. Il porte le même nom de famille qu’une proche collaboratrice de Navin Ramgoolam. Est-ce que, dans l’éventualité d’un acte malveillant, le commanditaire se serait trompé de personne en tuant Anand ? Je ne le vois pas se suicider à cause de cette affaire de recel. Il devait marier sa fille quelques mois plus tard. Selon nos informations, le vrai coupable du vol à Roches-Noires réside à Goodlands», affirme une proche de Jacques qui souhaite elle aussi que la nouvelle enquête policière vienne dissiper toutes les zones d’ombre entourant cette affaire. Une bonne fois pour toutes.




Comment l’affaire éclate


Ce qu’on appelle l’affaire Roches-Noires a éclaté en 2011 avec la découverte du cadavre d’Anand Kumar Ramdhony qui avait été arrêté pour le vol d’une montre. Mais il y a eu des rumeurs, par la suite, affirmant que la montre en question serait celle qui aurait été volée au bungalow de l’ex-Premier ministre et que l’objet appartiendrait à ce dernier. Ce que Navin Ramgoolam a toujours nié. Le corps sans vie d’Anand Kumar Ramdhony avait été retrouvé le 30 juillet 2011 dans sa cellule au poste de police de Rivière-du-Rempart. Selon la police, il se serait pendu avec une corde fabriquée avec la toile de son matelas. L’autopsie avait conclu que ce maçon était mort par asphyxie due à la pendaison. Peu après, tous les policiers de ce poste avaient été mutés ailleurs. La famille du défunt a toujours récusé la thèse de suicide car, selon elle, il y avait trop de zones d’ombre dans cette affaire. Le 13 juillet 2012, une enquête judiciaire a débuté au tribunal de Mapou pour prendre fin le 31 décembre de la même année. La magistrate Shefali Ganoo, qui a présidé cette enquête, a conclu au suicide au grand dam des proches d’Anand Kumar Ramdhony.






 Rakesh Gooljaury est un témoin important dans cette affaire.



Le grand déballage de Rakesh Gooljaury


Des révélations à la pelle. Voilà comment résumer l’interrogatoire de Rakesh Gooljaury, l’ancien ami de Navin Ramgoolam, le dimanche 11 janvier. Le principal concerné se serait rendu aux Casernes centrales en toute discrétion et de son propre gré, en présence de son avocat Sanjeev Teeluckdharry, pour revenir sur la déposition qu’il avait faite en 2011, déclarant qu’un voleur, armé d’un couteau, l’avait menacé et forcé à lui remettre une somme de Rs 20 000 et une montre, alors qu’il se trouvait dans le bungalow de l’ancien Premier ministre à Roches-Noires, le 3 juillet 2011.

Les enquêteurs du CCID ont eu de quoi faire depuis qu’il est passé à table. Cette unité a ainsi franchi une deuxième étape importante dans l’affaire Roches-Noires, après l’audition des vigiles de service le soir du vol au bungalow de Navin Ramgoolam. Dans sa nouvelle déposition, l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury explique que c’est Dass Chetty qui devait consigner une fausse déposition pour dénoncer le vol tout en faisant croire que le Premier ministre d’alors n’était pas sur place ce soir-là. Mais comme l’homme était injoignable, c’est lui qui a eu la tâche de «pran sarz» de l’affaire, à la demande de Navin Ramgoolam lui-même.

Selon ses dires toujours, l’ancien Premier ministre avait donné une fête dans son bungalow en présence de plusieurs invités. Un élément déjà avancé par les vigiles qui étaient en poste ce soir-là. Il a aussi avancé que c’est Nandanee Soornack en personne qui l’avait appelé pour lui demander de retourner sur le champ à Roches-Noires à cause de l’histoire du vol qui a eu lieu après le départ des invités. Un cambrioleur, dit-il, a fait irruption dans le bungalow en passant par une petite fenêtre et se serait jeté sur Navin Ramgoolam. L’intrus lui aurait donné des coups de poing à l’estomac et exigé qu’il lui remette sa Rolex. Le leader du PTr n’aurait pas agréé à cette demande, mais il lui aurait donné Rs 20 000, somme qu’il avait sur lui au bungalow.

Rakesh Gooljaury souligne que le voleur n’a jamais pu être retracé à cause des fausses informations qu’il avait fournies à la police à l’époque. L’homme d’affaires a également donné des détails très importants sur les rôles joués par les DCP Jokhoo et Sooroojbally ce jour-là, pour camoufler l’affaire. Le CCID a procédé à leur arrestation le mercredi 14 janvier et ils ont comparu en cour le lendemain. Les limiers ont également interrogé Dass Chetty, de même qu’une invitée à la fête de Navin Ramgoolam. Tout laisse croire que les enquêteurs vont maintenant interroger les autres invités avant de passer à l’interrogatoire de l’ancien Premier ministre.

Navin Ramgoolam : «Monn pare pou zot !»

L’ancien PM ne compte pas se laisser faire.
C’est un ancien Premier ministre apparemment serein qui s’est présenté devant la presse en fin de semaine pour évoquer l’affaire Roches-Noires au coeur de laquelle il se retrouve. Pour Navin Ramgoolam, le fait de vouloir l’incrimer là-dedans fait partie d’un «plan machiavélique» visant à le «détruire» et à «décapiter» le PTr.
«Je suis un battant et je ne recule devant rien.» C’est le message de Navin Ramgoolam à ceux qu’il accuse d’être derrière un «plan politique machiavélique», qui a pour objectif de discréditer sa personne. Mais pas seulement. Car l’ancien Premier ministre soutient que la nouvelle enquête initiée par la police sur le cambriolage dans son campement à Roches-Noires, dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, vise également à «décapiter» le PTr. Il s’est exprimé lors d’un point de presse le jeudi 15 janvier au Square Guy Rozemont, à Port-Louis. «Monn pare pou zot», a-t-il lancé d’emblée. «La nouvelle enquête est remplie de faussetés et de manipulations. Mais je suis prêt à affronter tout cela et je ne reculerai devant rien.»

L’ex-chef du gouvernement s’est aussi interrogé sur le traitement réservé à l’ex-directeur général du National Security Service (NSS), Dev Jokhoo, et au DCP Rampersad Sooroojbally, l’ex-patron de la cellule antiterroriste qui avait également la charge de la VIPSU, le CCID et l’ADSU, et celui reçu par Rakesh Gooljaury, son ancien bon ami, sans pour autant citer son nom. «Comment se fait-il que les deux hauts gradés ont été placés en détention le jour même de leur arrestation ? Alors que l’autre a eu un traitement de gant de velours après avoir consigné sa déposition et avancé que sa première déposition dans cette affaire était fausse. Il a été interrogé un dimanche dans le plus grand secret, sans que les journalistes ne soient au courant. Ensuite, il est rentré chez lui sans payer de caution.»

Et pour prouver qu’il n’y avait aucun lien entre lui et le décès d’Anand Kumar Ramdhony, arrêté pour le vol d’une montre en juillet 2011 et mort en cellule, Navin Ramgoolam a déclaré qu’il est toujours en possession de sa Rolex, un cadeau qu’il s’était offert après avoir réussi à ses examens du barreau en 1993.

En tout cas, l’affaire Roches-Noires semble partie pour continuer à faire parler d’elle encore un moment, avec des développements de taille prévus dont la prochaine convocation de Navin Ramgoolam aux Casernes centrales pour s’expliquer sur cette affaire. Le principal concerné, lui, se dit prêt à tout affronter.


L’ex-Constituency Clerk de Navin Ramgoolam s’explique

Il figurait lui aussi parmi les invités de Navin Ramgoolam lors de la réception du 2 au 3 juillet 2011 à Roches-Noires. Mais lors de son interrogatoire par les enquêteurs le vendredi 16 janvier, Dass Chetty a expliqué qu’il avait quitté la fête relativement tôt, vers 20h30. Dans sa déclaration, il a avancé que c’était bel et bien lui qui gérait le campement de l’ex-Premier ministre dans l’ensemble. Il gardait les clés du campement, s’occupait du salaire des employés, entre autres.

Il a, par ailleurs, avancé qu’à son réveil, le 3 juillet, il a vu plusieurs appels émanant du campement de Navin Ramgoolam et qu’il a appelé Rakesh Gooljaury, l’ami de Navin Ramgoolam, qui lui a demandé de se rendre sur place tout de suite. Dass Chetty, qui a retenu les services de Me Shakeel Mohamed, a expliqué aux enquêteurs que c’est aux alentours de 6h30 qu’il est arrivé à Roches-Noires où il serait tombé nez à nez avec Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojbally. Outre Dass Chetty, une proche de Nandanee Soornack, présente à la fête, a été interrogée aux Casernes centrales hier.



Des VVIP présents au festin de Roches-Noires


Tout porte à croire que Navin Ramgoolam avait convié un gratin de Very Very Important Persons (VVIP) à la soirée qui s’était déroulée dans son campement de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Du moins, c’est ce qu’a déclaré Rakesh Gooljaury aux enquêteurs, lors de son interrogatoire.

Et c’est le nom de la femme d’affaires Nandanee Soornack qui est le plus cité. Elle est identifiée comme étant la femme aux longs cheveux qui accompagnait Navin Ramgoolam ce soir-là. La fille de celle-ci ainsi que son gendre auraient également été présents de même que la gérante d’un des magasins de Nandanee Soornack. La fille d’un ancien directeur d’une compagnie d’État et le directeur d’un office du tourisme basé à l’étranger ainsi que Dass Chetty, ancien Constituency Clerk de Navin Ramgoolam, auraient également participé à la fête privée de Navin Ramgoolam.

La liste des invités – ils auraient été une vingtaine – est en passe d’être complétée par les enquêteurs. Les limiers ont relevé une liste de plaques d’immatriculation des voitures appartenant aux personnalités présentes à cette réception et une demande a été faite auprès de la National Transport Authority pour retracer les propriétaires.

Deux hommes tabassés à mort cette semaine


Ils ont subi le même terrible sort, le même jour. Narainen Valaydon, 76 ans, et Iswhur Dinnoo, 46 ans, ont été mortellement agressés par des individus dans la soirée du lundi 19 janvier, le premier à Mahébourg et le second à Plaine-Magnien. Les deux hommes laissent derrière eux des familles bouleversées qui n’arrivent pas à comprendre ni les motifs ni la violence derrière ces agressions. Une troisième famille, elle, pleure amèrement l’un des siens qui est mort un mois après avoir été tabassé par son propre fils. Les proches des victimes témoignent…

Savitree, la fille de Narainen Valaydon, 76 ans : «Il a été agressé pour une histoire d’argent»


Ceux qui étaient venus lui rendre un dernier hommage mardi dernier ont eu bien du mal à le reconnaître sur son lit de mort. Narainen Valaydon, 76 ans, portait un épais bandage sur une partie du visage pour cacher ses multiples blessures reçues lors de l’agression qui lui a coûté la vie le lundi 19 janvier. Le jour des funérailles, ses proches étaient partagés entre tristesse, incompréhension et choc.

La tristesse d’avoir perdu un être cher, l’incompréhension et le choc devant la façon dont il a perdu la vie, soit dans des circonstances terribles. Cet habitant de Mahébourg a été retrouvé gisant dans une mare de sang à son domicile. Il a rendu l’âme quelques heures plus tard à son arrivée à l’hôpital de Candos. Selon la police, cet ancien chauffeur d’un corps paraétatique, qui vivait seul depuis le décès de son épouse, a été roué de coups et a également été agressé à l’arme blanche.

Il aurait été tabassé à mort pour avoir proposé à une jeune femme de 16 ans, Pooja, d’avoir des relations sexuelles avec lui contre paiement. Il aurait déjà eu de tels rapports dans le passé avec l’adolescente. Mais cette fois, celle-ci aurait refusé et mis au courant son petit ami Jason St-Mart qui se serait pointé chez le vieil homme avec d’autres complices pour lui donner une leçon. Après le drame, Pooja, Jason, 24 ans, et son frère Steeve, 33 ans, ont été arrêtés et inculpés provisoirement d’assassinat.

Mais la famille ne croit pas du tout en cette histoire de proposition indécente qui a mal tourné. La fille de Narainen Valaydon, Savitree Boyragee – il a aussi une autre fille et un fils – s’insurge : «C’est totalement faux. Mon père n’était pas comme cela. Il n’a jamais eu de problème avec personne. Il était très pieux et se dévouait à sa famille. Il était très en forme pour son âge et était très populaire dans son entourage. C’était également un farceur.» Savitree n’arrête pas de penser, avec horreur, à la façon dont son père est mort et à la violence à laquelle il a dû faire face dans les dernières heures de sa vie : «Mon père était méconnaissable sur son lit de mort à cause des coups. Ses agresseurs se sont acharnés sur lui. Ils lui ont aussi brisé un bras. Zot inn fer mari dominer ar li. C’est un choc terrible pour tous les membres de notre famille.»

Selon les proches de Narainen Valaydon, ce dernier aurait été tabassé à mort alors qu’il revenait de la boutique du coin où il était allé s’acheter des cigarettes. Leur thèse, c’est que le septuagénaire aurait été suivi chez lui par ses agresseurs qui l’auraient tabassé pour une histoire d’argent. «Au moins cinq personnes, tous originaires de Mahébourg, ont tabassé mon père. Il y aurait même une femme dans la bande, à en croire les témoins. Mon père connaissait cette fille et les autres, car ils lui demandaient souvent de l’argent pour s’acheter des cigarettes, entre autres choses. On m’a fait comprendre qu’il aurait déjà eu des embrouilles avec ces personnes-là dans le passé à cause de ces nombreuses demandes. Cette fois, elles l’ont tabassé parce qu’il a refusé de leur donner des sous», soutient Savitree.

Elle a appris l’agression ce soir-là à travers une voisine de son père. «Elle m’a appelée pour me dire que mon père avait été battu et qu’il gisait à terre, dans sa cour. Quand mes proches et moi sommes arrivés sur les lieux, la police l’avait déjà transporté à l’hôpital. Les policiers nous ont dit qu’il avait été battu et poignardé», raconte la benjamine de Narainen Valaydon qui habite à quelques pâtés de maisons de celle de son père.

Lorsque Savitree et les siens sont arrivés à l’hôpital de Mahébourg, Narainen Valaydon était déjà pris en charge par une équipe. «L’un des médecins nous a dit que l’état de santé de mon père était très critique. Il saignait abondamment du nez. Le personnel soignant a alors pris la décision de le transférer à l’hôpital de Candos où il devait passer au scanner. Hélas, il a rendu l’âme à son arrivée sur place.»

Les funérailles de Narainen Valaydon ont eu lieu le mercredi 21 janvier, après l’arrivée de sa fille aînée au pays. Cette dernière vit en France. C’est avec une immense émotion que ses enfants et autres proches lui ont dit un dernier adieu.



Pooja, 16 ans : «Cet homme voulait avoir des relations sexuelles avec moi pour Rs 500»


Une histoire dans une autre. Narainen Valaydon aurait été tabassé à mort pour une histoire de sexe et d’argent. C’est du moins ce qu’avance Pooja, celle par qui tout serait arrivé. Selon les dires de cette adolescente de 16 ans, son petit ami se serait rendu chez le septuagénaire le soir du drame, accompagné d’amis, pour lui régler son compte : «Cet homme voulait avoir des relations sexuelles avec moi pour Rs 500.»

Pooja, qui aurait eu des relations sexuelles avec Narainen Valaydon dans le passé contre paiement, raconte l’avoir rencontré à la boutique du coin : «Quand il m’a fait cette proposition, je l’ai giflé. Il m’a alors insultée. J’ai appelé mon petit ami pour le mettre au courant. Il était très en colère et s’est rendu au domicile du vieil homme avec un groupe d’amis pour lui demander des explications.» Les jeunes gens ont d’abord brisé plusieurs vitres de la maison de Narainen Valaydon à coups de pierres, avant que l’un d’eux ne franchisse le mur entourant la maison pour ouvrir le portail. L’homme a été ensuite agressé dans sa cour, notamment à l’arme blanche.

Peu après le drame, la police a appréhendé Pooja, son petit ami Jason St-Mart et le frère de celui-ci, Steeve. Le lendemain, ils ont comparu en cour où une charge provisoire d’assassinat a été logée contre eux. Ce qui révolte les proches de Narainen Valaydon. «Tou sa bate mo papa in gagne la, enn sel dimun la polis inn arete. Nu pa dakor ar sa ditou», s’insurge Savitree, la fille de la victime.

Selon certains habitants de la localité où habitent les protagonistes du drame, Pooja serait une adolescente à problèmes depuis que sa mère, âgée de 39 ans, a quitté le toit conjugal pour aller habiter chez son amant de 22 ans. Depuis, la jeune fille fait le va-et-vient entre la nouvelle maison de sa mère et celle de son père qui se situe non loin du domicile de Narainen Valaydon. Les gens de l’endroit disent aussi que ce dernier était «vicieux et voyeur». Ce que réfutent catégoriquement les proches du septuagénaire, très en colère que de telles insinuations viennent salir sa mémoire. L’enquête, quant à elle, se poursuit et d’autres arrestations sont à prévoir.





Meenka, la fille d’Iswhur Dinnoo, 46 ans : «Mon père Iswhur est décédé à cause de Rs 200»


Ils étaient déjà orphelins de mère, voilà qu’ils sont aujourd’hui orphelins de père également. Les enfants d’Iswhur Dinnoo, deux filles de 20 et 13 ans, et un fils de 16 ans, se remettaient avec difficulté de la mort de leur maman, il y a deux ans, des suites d’un ulcère. Voilà qu’un autre drame leur tombe dessus. Leur papa les a quittés le mardi 20 janvier, dans des circonstances pour le moins tragiques.

Cet habitant de Plaine-Magnien a connu une fin atroce après avoir été tabassé à mort par trois personnes de sa localité. Son corps sans vie a été retrouvé par la police à la rue Cross, Plaine-Magnien, à proximité d’une succursale de Supertote. Il avait plusieurs blessures, notamment au visage et aux avant-bras. Selon le rapport d’autopsie, la victime est décédée suite à de graves blessures à la tête.

Les suspects ont été arrêtés et placés en détention. Imteaz Chettee, un récidiviste notoire de 37 ans, Akmez Surooprajally, un cordonnier de 18 ans, et Savish Prevost, âgé de 21 ans, sont passés aux aveux. Une affaire d’argent serait à l’origine de cette tragédie. «Mon père est mort à cause de Rs 200. D’après la police, les trois suspects en voulaient à son argent et c’est pour cela qu’ils l’ont tabassé. C’est horrible de penser qu’en 2015, les gens tuent toujours pour un peu d’argent», pleure Meenka, l’aînée d’Iswhur Dinnoo, qui a appris la terrible nouvelle le lendemain seulement.

Le soir du drame, Iswhur Dinnoo était, semble-t-il, sorti prendre l’air après le dîner et s’acheter des cigarettes, comme à son habitude. «Je travaille comme superviseur dans le service de sécurité d’un grand magasin à Bagatelle et je suis rentrée chez moi vers 23h30. La porte principale de la maison n’était pas fermée à clé. La porte de la chambre de mon père était également ouverte. Le bol dans lequel il mangeait son repas était entreposé dans l’évier et je pensais qu’il allait vite rentrer après sa sortie du soir habituelle. Je suis allée dormir peu après», raconte Meenka.

À son réveil vers 6h30 le lendemain matin, la jeune femme, ne voyant pas son père dans la maison, a cru que ce dernier, maçon de profession, était déjà parti travailler. «Il se réveillait très tôt pour se rendre sur les chantiers. Mais quelque chose m’avait semblé bizarre ce matin-là. Son lit n’était pas défait, à croire qu’il n’avait pas dormi dedans. Finalement, je me suis dit qu’il avait dormi devant la télévision, comme il le faisait parfois, et j’ai vaqué à mes occupations avant d’aller travailler», confie Meenka.

En vérifiant ses appels et messages pendant l’heure du déjeuner, elle constate qu’elle a deux appels manquants d’un numéro dont elle apprendra plus tard que c’est celui du bureau de la Criminal Investigation Division de sa localité. «J’ai rappelé et un préposé m’a fait comprendre que la police a retrouvé un cadavre et qu’il fallait l’identifier. Sur place, j’ai tout de suite reconnu mon père à son orteil et au T-shirt qu’il portait. Son visage était complètement défiguré. Les policiers ont dû me montrer des photos pour l’identification.»

Selon Meenka, son père a connu une fin particulièrement horrible : «Quand ses agresseurs ont vu qu’il avait de l’argent sur lui, ils l’ont giflé et mis des coups de pieds au ventre. Ensuite, ils l’ont tailladé aux bras, au ventre et au dos avec un cutter. Mon père, qui était solide, a dû se défendre et c’est à ce moment-là qu’ils lui ont assené un coup de brique sur la tête. Sa mem kinn touy li sa.»

Aujourd’hui, elle n’a qu’un souhait : «Nous espérons que justice sera faite. Mon père ne méritait pas de mourir ainsi. On nous a fait comprendre qu’il a beaucoup souffert. Je ne souhaite à personne de vivre ce que nous vivons actuellement.» Iswhur Dinnoo laisse derrière lui des enfants complètement perdus tant leur douleur est grande. Avec ce tragique départ, ils se retrouvent privés de leurs deux parents à tout jamais.
 



Clifford Petite, battu par son fils, décède après un mois : La détresse de ses proches


La disparition d’un être cher, battu à mort par un étranger, est une épreuve très dure à vivre. Mais lorsque l’être cher en question a été mortellement agressé par un membre de la famille, la peine devient insurmontable. C’est la triste réalité que vit la famille Petite de Chemin-Grenier. Clifford Petite, un vigile de 56 ans, a été tabassé par son fils Fabrice Louis Petite le 12 janvier, suite à une dispute. Le dimanche 18 janvier, l’homme a été admis à nouveau à l’hôpital de Souillac, car son état avait empiré. Quelques heures plus tard, il a rendu l’âme.

Après le drame, la police a arrêté le présumé agresseur. Fabrice Louis Petite, 23 ans, a été présenté en cour sous une charge provisoire de coups et blessures sans intention de tuer, avant d’être conduit en cellule policière jusqu’à sa prochaine comparution.

Virginie Petite, la fille de la victime, est inconsolable depuis sa disparition tragique. Pour elle, ce drame aurait pu être évité. «Mon père était quelqu’un de très calme. Il travaillait dur pour que sa famille ne manque de rien. On est à cinq enfants, le plus jeune a 8 ans. Ma mère ainsi qu’un de mes frères souffrent d’un handicap mental. Mon père ne supportait pas qu’on abuse d’eux de quelque manière que ce soit. Et c’est pour cela qu’une bagarre a éclaté», explique Virginie, sous le choc.

Elle poursuit son pénible récit : «Mon frère avait fait la connaissance d’une femme qu’il avait ramenée sous notre toit. Le problème, c’est qu’elle abusait de la bonté de ma mère qu’elle prenait pour sa servante. Nous avons évoqué ce problème avec mon frère et il s’est énervé. Quand mon père est intervenu, il s’en est pris à lui violemment», soutient la jeune femme, très affligée.

Selon elle, son frère a changé depuis qu’il a rencontré sa dernière conquête, il y a six mois. «Il a étudié jusqu’en Form III, avant de rejoindre le monde du travail. Il a d’abord travaillé comme vigile, puis il était devenu aide-camionneur. Son comportement a drastiquement changé quand il a rencontré cette femme. Le jour de cette horrible dispute, mon frère était sous l’influence de l’alcool. Voilà le résultat», regrette Virginie. Sa famille n’est pas près de surmonter une telle épreuve.

Friday, 16 January 2015

Accidents : quatre familles ravagées par la douleur


Rien que cette semaine, quatre personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route, laissant leur famille dans une profonde tristesse. Entre larmes et révoltent, les proches témoignent.

Rajesh Laseringue laisse derrière lui une femme enceinte et une fillette


Deepa, enceinte de trois mois, devra élever seule ses enfants après le décès de son mari.


Assise dans sa petite maison en tôle, elle ne peut contenir ses émotions. La tristesse se lit sur le visage de Deepa Laseringue. Cette habitante de Camp Créole, Albion, âgée de 24 ans, est enceinte de trois mois et se retrouve, du jour au lendemain, seule à élever sa fille de 4 ans. Son époux, Rajesh, lui âgé de 32 ans, a perdu la vie dans un accident de la route dans la matinée du dimanche 4 janvier. Il était à vélo à hauteur de Simonet Lane, Albion, lorsque l’irréparable s’est produit. Transporté d’urgence à l’hôpital Jeetoo, il a malheureusement rendu l’âme en cours de route. Le rapport d’autopsie indique que son décès est dû à une fracture du crâne.

Depuis cette tragédie, Deepa, bonne à tout faire, a du mal à envisager l’avenir sans celui qu’elle chérissait tant. «Il était sorti voir un ami à Canot et devait, en même temps, acheter quelque chose à manger. Mais il tardait à rentrer. Je suis donc allée voir s’il se trouvait près de la boutique. Il n’y était pas. Mais à ce moment-là, j’ai vu des gens qui couraient dans la rue et qui disaient que quelqu’un qui était à bicyclette avait eu un accident. J’ai couru pour voir s’il s’agissait de Rajesh. Je n’ai rien pu faire lorsque je suis arrivée sur le lieu de l’accident. Il avait été placé dans un véhicule et je l’ai suivi. Une fois à l’hôpital, j’ai appris son décès», raconte Deepa, les larmes aux yeux.

Cette dernière et son époux, mariés depuis 2008, avaient tout plein de projets pour 2015, dont l’achèvement des travaux de construction de leur maison. «Il (Rajesh) travaillait comme opérateur dans un parc à Saint-Martin et économisait sou par sou pour la construction de la maison. D’ailleurs, il ne reste que le crépissage pour la terminer. Nous avions prévu de nous installer dans la nouvelle maison vers juillet, d’autant que je devrais accoucher de notre deuxième enfant durant cette période. On vit dans une unique pièce en tôle depuis notre mariage et il voulait que notre condition de vie change pour le mieux», confie-t-elle d’une voix brisée par le chagrin.  

Rakesh, le jumeau de la victime, est, lui, très révolté depuis la mort de son frère. Il pointe du doigt l’état de la route. «Avant les élections, les autorités ont réasphalté la route sur laquelle mon frère a eu son accident. Mais les travaux ont été mal faits, il y a des bosses partout. À mon avis, c’est ce qui a fait que mon frère a dérapé», avance-t-il.

Rajesh Laseringue devait fêter ses 33 ans le 26 août. Hélas, il s’en est allé, laissant derrière lui une fillette de 4 ans, mais aussi une femme enceinte. «Il voulait par-dessus tout avoir un fils», confie cette dernière. Malheureusement, il ne verra pas naître cet enfant tant attendu.




Clency Potiron meurt en se rendant sur son lieu de travail



Danielle Potiron est écrasée de douleur depuis la disparition tragique de son mari.


La journée du jeudi 8 janvier avait commencé de façon tout à fait ordinaire. Clency Potiron s’était réveillé à 4h30, avait préparé son petit déjeuner et fait un peu de ménage. Par la suite, il avait enfourché sa motocyclette. Direction la capitale, plus précisément à la municipalité, où il travaillait comme éboueur depuis de nombreuses années. Mais il a été fauché en cours de route.

Le deux-roues de Clency Potiron, 47 ans, a dérapé à hauteur de Terrasson. L’impact a été tel que le père de famille – il a deux enfants âgés de 17 et 10 ans – est mort sur le coup.

Danielle, son épouse, garde de lui le souvenir d’un bosseur. Clency Potiron, qui travaillait également dans le commerce du poulet afin de joindre les deux bouts, «était très débrouillard», dit-elle : «J’ai perdu ma main droite. La vie ne sera plus la même. Hier (samedi 10 janvier), on avait prévu de se rendre ensemble à Port-Louis pour acheter les matériels scolaires. Mais voilà, il est parti.»




Stéphane José, parti à la fleur de l’âge


 La victime était membre de la Mauritius Scuba Diving Association.


Il était promis à un bel avenir, selon ses proches. Stéphane José, un plongeur de 23 ans, a perdu la vie suite à un accident de la route. C’était le jeudi 8 janvier, vers 8h50, sur la route côtière de Palmar, en direction de Trou-d’Eau-Douce.

À en croire la police, la moto que pilotait Stéphane José a dérapé avant d’heurter un 4x4 qui venait en sens inverse. Celui-ci a, à son tour, percuté une mobylette. Le jeune homme a été conduit à l’hôpital de Flacq où il est décédé. Selon le rapport d’autopsie, cet habitant de Poste-Lafayette a rendu l’âme suite à ses multiples blessures.

Après ce drame, la police a procédé à l’arrestation du conducteur du 4x4. Ce dernier, un habitant de Triolet, a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Il a toutefois comparu en cour où il fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a retrouvé la liberté après avoir fourni une caution.

Le jour fatidique, Stéphane José se rendait à l’hôtel Le Tropical, à Trou-d’Eau-Douce, en vue de rejoindre des clients. Sa disparition tragique plonge sa famille, mais aussi tous ceux qui l’ont côtoyé, dans une profonde tristesse. «Il travaillait pour moi depuis quatre ans, explique  Ben Cadet, directeur de Dive Passion. C’était un jeune homme exemplaire. C’était un excellent plongeur. Il était d’ailleurs membre de la Mauritius Scuba Diving Association. Il va nous manquer.»





Décès de Jonathan Matadeen

 Nadia Manique, sa compagne : «Nous devions nous marier cette année»




 Le jeune homme se rendait chez sa belle-mère lorsque l’irréparable s’est produit.


Il a été fauché alors qu’il était en route pour Cap-Malheureux, chez sa belle-mère, où il devait rejoindre sa compagne Nadia Manique, âgée de 26 ans. Jonathan Matadeen, un charpentier habitant Grand-Gaube, a connu une fin tragique. Le mercredi 7 janvier, vers 19 heures, il pilotait une motocyclette sur la route principale de Péreybère, à bord duquel se trouvait également un ami, lorsqu’il a heurté une voiture venant en sens inverse et conduite par une septuagénaire qui aurait subitement tourné à droite.

Il a été conduit à l’hôpital de Pamplemousses où il a rendu l’âme. Son ami y a, lui, été admis pour recevoir les soins nécessaires. Quant à la conductrice de la voiture, une habitante de Vacoas, elle a été admise dans une clinique privée.

Jonathan Matadeen, qui allait fêter ses 23 ans le 18 février, avait des projets de couple pour 2015. «Nous devions nous marier cette année. C’était une de nos priorités», confie Nadia Manique.

C’est par le biais d’un ami de la victime qu’elle a appris la triste nouvelle. «Il (Jonathan) revenait de la plage de Péreybère où il se trouvait avec des amis. Ne le voyant pas rentrer, je l’ai appelé sur son portable, mais il ne décrochait pas. J’ai alors téléphoné à un de ses amis qui m’a dit qu’il avait eu un accident, qu’il était blessé et qu’il se trouvait à l’hôpital. C’est là-bas que j’ai appris que Jonathan est mort», raconte Nadia.

Son seul réconfort, ce sont les souvenirs laissés par celui dont elle a partagé la

 http://www.5plus.mu/faits-divers/accidents-quatre-familles-ravagees-par-la-douleur